RDC : De la musique à la politique, les hauts et les bas de la longue carrière de Tshala Muana

Chanteuse, auteure-compositrice, danseuse et interprète, Elisabeth Tshala Muana Muidikayi a tiré révérence ce samedi 10 décembre vers les petites heures à Kinshasa. La nouvelle est confirmée par quelques uns de ses proches et plusieurs médias congolais basés dans la capitale congolaise sans pour autant révéler la cause de son décès.

Celle que les congolais appellent “Mamu Nationale” est aussi une actrice, pas n’importe laquelle, celle qui a réussi à redonner les lettres de noblesse au folklore Luba du grand Kasaï via le style  »Mutuashi » devenu très populaire.

Née le 13 mai 1958 à Lubumbashi, de parents originaires de Kananga au Kasaï-Central, la reine de la Mutwashi a commencé sa carrière musicale vers 1978 à Kinshasa comme danseuse chez la chanteuse Abeti Masikini dans le groupe « Les Redoutables » et dans l’orchestre « Tcheke Tcheke Love » de Mpongo Love.

Avec plus de vingt albums à son actif, Elisabeth Tshala a aussi, à partir des années 2000, assuré elle-même la production de sa musique et, à partir de 2008, celle de jeunes talents, notamment MJ30, Jos Diena, Lula Tshanda et Boss Bossombo.

A ce jour encore, ses chansons politiques et patriotiques bercent encore les oreilles de beaucoup de mélomanes congolais et à travers le monde. Parmi ses titres les plus populaires, se trouve notamment les titres Tshibola (album Soukous Siren 1991), Karibou Yangu (The Best Of · 2010 en featuring avec Mbilia), Lekela Muadi (Mutuashi · 1996), Malu (Menteurs · 2004), etc.

Si elle a réussi en musique, il n’en est pas le cas dans la politique. Elisabeth Tshala fonde le Regroupement des femmes congolaises (REFECO) en 1997 et siège une année plus tard comme députée au sein du parlement de transition mis en place par Laurent Désiré Kabila à peine arrivé au pouvoir. Elle se rapproche en plus du Président Joseph Kabila et devient même Présidente de la ligue des femmes du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). En 2011, elle tente en vain de devenir députée nationale à Kananga car le verdict des élections la place perdante. Dans l’opinion publique au Kasaï, la Mamu nationale est aussi trop critiqué pour son soutien à Joseph Kabila dont le nom passe mal dans un Kasaï dominé par Etienne Tshisekedi et son parti, l’UDPS.

Elie Tshimpanga