Dans la brousse, au cœur de la République Démocratique du Congo, dans les sections de Kabinda, précisément dans la province de Lomami, rares sont des camions qui font le trafic routier. Ces engins courent cependant beaucoup de risques surtout pendant la saison pluvieuse. Ceci, à cause de la route qui est dans un état de délabrement très avancé. Il s’agit de la Route Nationale N°2 qui relie la province du Kasaï Oriental à celles du Nord-Kivu et Sud-Kivu en passant par la Lomami et le Maniema. Ces camions roulent au risque et péril sur les tronçons défoncés.
Pour pallier à cette souffrance, il existe une alternative, le vélo. En effet, le vélo passe partout et brave bourbiers et obstacles les plus inattendus. Mais à quel prix ? Si l’on est sans ignorer que le vélo n’avance pas seul. Sur différents tronçons de la RN2, ces vélos ne font de compétition de cyclisme ou ne servent pas au transport des personnes mais bien plus, celui des marchandises. Voilà pourquoi, ils sont solides que ceux utilisaient par les athlètes du cyclisme.
Leurs héros propriétaires marchent à coté et poussent. Les convoyeurs font un pénible trafic dès les villages vers les marchés des grands sites urbains. Chargé d’une marchandise qui pèse 3 à 4 fois leur propre poids, ces hommes qui nourrissent des femmes et enfants, font 150 à 200 kilomètres en 5 jours parfois sous les pluies diluviennes et cela, pour des revenus dérisoires. Quand le trafic commercial ne marche pas dans une région, ces héros de piste communément appelés moustrongueurs changent de direction et parcourent parfois sans hésiter 500 voire 800 Km.
Ces hommes qui attirent admiration au regard de leur courage stupéfiant méritent non seulement des encouragements mais aussi une énorme considération pour leur détermination et les loyaux services qu’ils rendent à l’économie locale.
Sylvain Fizé Mukadi