Porteur de plusieurs milliers de voix, un député national est avant tout celui qui défend les intérêts du souverain primaire dont il est en même temps l’oeil et l’oreille auprès des décideurs, membres de l’exécutif. C’est à ce titre qu’il plaide et doit toujours plaider pour l’intérêt de son fief électoral.
Loin d’être porteur des aspirations de ses électeurs, l’élu national lomamien est trouvable partout sauf là où on l’attend le plus, trahissant, si c’est ainsi qu’il faut le dire, les attentes les plus profondes du souverain primaire, celui de qui il a reçu mandat.
Démission des fonctions régaliennes ?
Rares sont les élus de Lomami ayant pris parole en plénière à l’Assemblée nationale pour donner la position de leurs électeurs par rapport à telle ou telle autre question relative à la vie nationale. Nombreux d’entre eux justifient cette triste réalité par le fait qu’ils seraient plus »forts » lors des travaux en commission et c’est, à leur avis, là que se prennent les grandes décisions, celles dont la matérialisation demeure malheureusement une grosse chimère dans la province.
Plus loin encore, les esprits demeurent choqués par l’absence quasi-permanente des élus nationaux à leur base (Lomami) lors des différentes vacances parlementaires. Pourtant, cela constitue une obligation vitale pour espérer collecter les désidératas des populations. Quelques uns d’entre eux qui reviennent à la base n’y passent même pas la moitié de leurs vacances pour des raisons que l’on ignore.
L’un des chantiers où ils sont plus présents demeure celui de la dispute des réalisations du pouvoir central dans leurs entités. Non seulement chacun tire de son côté le drap de leur paternité mais aussi s’en sert pour se faire une santé politique au sein de l’opinion publique qui très souvent se laisse entraîner par des beaux discours que relayent les médias, des interviews qualibrées non seulement trop salées mais aussi parfumées tellement qu’ils endorment.
Des dons pour distraire ?
Faire des dons aux pauvres et nécessiteux est une pratique noble dans les sociétés lomamiennes. Cependant, la tournure qu’elle prend à l’approche de 2023, l’année réputée électorale, attire toute l’attention des observateurs avisés.
Les élus lomamiens sont à ce jour des vrais philanthropes, des »hommes au bon coeur » et se caractérisent par des dons en abondance comme pour calmer les ardeurs des populations de leurs fiefs qui en les élisant ne juraient que sur le changement. Fins stratèges, ils ont fini, semble-t-il, par oublier leurs missions premières au point de vouloir résoudre les multiples problèmes de leurs bases par des dons et des actes de bonne volonté.
L’affaire bus Transco est révélatrice
Pour tout comprendre, il suffit justement que voir le théâtre qui s’est produit ce week-end à Kinshasa, lors de la remise des bus Transco à quelques provinces de l’espace Kasaï. Parmi les provinces »oubliées » ou »écartées » figure Lomami. C’est lors de cette remise qu’un élu du Kasaï va prendre parole pour défendre la jeune Lomami, réclamant pour elle aussi des bus au même titre que les autres provinces.
A entendre certains, cela serait dû aux travaux de construction de la voirie urbaine en cours dans la province, principalement à Mwene-Ditu et Kabinda et qu’il fallait, selon la même source, attendre leur finalisation. Cet argument ne tient malheureusement pas debout vu que les autres provinces ayant reçues des bus de la Société congolaise de transport (Transco) sont aussi en plein chantier.
Ce drame est justement révélateur de l’intérêt qu’accordent les élus nationaux de Lomami à leur province condamnée à être toujours reléguée au second plan et à réussir souvent par recours ou après césarienne.
Face à toutes ces failles, la population a le choix entre les dons qui ne font nullement partie des fonctions d’un élu national et la défense de ses intérêts.
A quand la fin de cette tragédie?
Waït and see (disent les anglais)…
Rédaction Lomamiinfos.net