A l’instar des provinces issues du découpage territorial de 2015, Lomami se trouve confrontée à des sérieux problèmes socioéconomiques pour lesquels une simple volonté ne suffit plus. La population se plaint fréquemment d’un amaigrissement du pouvoir d’achat, d’un dysfonctionnement quasi-total des services socioéconomique de base, une insécurité alimentaire et une dégradation d’infrastructures.
Aux grands maux, des grands remèdes, dit-on, loin d’un leadership de complaisance et d’exploitation, la jeune province se doit, de l’avis de nombreux analystes mieux placés, de compter sur ses figures de proue, ses dignes fils et filles à même de promouvoir un programme de développement impulsif d’un décollage devenu chimérique au file des années d’espoir. Un des »hommes de situation » dont le nom revient avec instance sur les bouches des lomamiens et sur qui la province peut compter se trouve être le Professeur Kayamba Ngoyi Ndouba.
Qui est donc Kayamba Tshitshi Ngoyi Ndouba?
Celui que l’on présente aujourd’hui comme « le jeune loup du droit constitutionnel en Afrique » est un intellectuel qui ne voit pas l’avenir de son pays avec des lunettes du passé. Le professeur Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba est le fils de l’éminent professeur Ngoy Ndouba Kamatanda, décédé en 2001. Professeur de droit public aux universités de Lubumbashi et Kinshasa, Ngoy Ndouba Kamatanda fut parlementaire et premier secrétaire rapporteur du Haut-Conseil de la République-Parlement de Transition.
S’inspirant sans doute du parcours scientifique de son père de professeur, Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba est lui aussi docteur en droit (mention droit constitutionnel, UNED, Madrid) et titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit constitutionnel de l’Université Complutense de Madrid et d’un master en droits humains de la même université. Il a été accrédité professeur adjoint (associé) par l’Agence nationale espagnole de la qualité et de l’accréditation, ANECA (ministère de la Science, de l’Innovation et des Universités).
Doctrinaire hors pair
Dans les milieux scientifiques, au pays et à l’étranger, le professeur Kayamba Ngoy Ndouba inspire un respect incontestable grâce à ses recherches et publications. Ses étudiants de la faculté de droit de l’Université pédagogique nationale, UPN, de Kinshasa en témoignent. Dans cette faculté, il assume la fonction de chef de département de droit privé et judiciaire.
Il enseigne également à l’Institut des droits humains Gregorio Peces-Barba, Université Carlos III de Madrid, où il dispense les cours de droit constitutionnel I et II, de justice constitutionnelle, de sociologie politique comparée, de protection juridictionnelle des droits fondamentaux, du Système régional africain de protection des droits humains.
Les résultats de ses recherches en droit constitutionnel et en sciences politiques, publiés sous forme de recherche lui attirent la sympathie et font de lui désormais un des doctrinaires hors pair. Il a déjà publié une quinzaine d’articles dans des revues scientifiques avec indice d’impact (Journal of citation report) et 8 livres monographiques sur le néo-constitutionnalisme africain et le constitutionnalisme de la RDC.
Beaucoup de chercheurs le consultent pour ses travaux portant sur les constitutions post-autoritaires des États francophones d’Afrique noire, car il s’intéresse particulièrement aux approches constitutionnelles novatrices et à la manière dont elles ont fait leurs preuves dans la pratique. En réalité, il veut appréhender comment les modèles institutionnels « made in Africa » résolvent les problèmes constitutionnels et comment les pratiques spécifiques que leurs contextes complexes ont générées, contribuant ainsi à l’analyse systématique des domaines d’innovation du droit constitutionnel des États africains. Car pour lui, ce n’est pas pure fiction, c’est pourquoi il a créé à Kinshasa le Centre congolais d’études et des recherches constitutionnelles (CCERC) qu’il dirige.
Prise de conscience et nouveau leadership.
Au-delà de son parcours scientifique, le prof Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba a une passion pour son pays et une vision de l’avenir de la province de la Lomami. C’est aussi pour ça qu’il a décidé de rentrer au pays. A ceux qui discutent avec lui, il laisse entendre que son défi majeur est celui de la structuration des projets. Il est convaincu qu’en tant qu’intellectuel africain ayant évolué en Occident, il a un rôle plus important à jouer dans le pays et dans sa province. Non seulement de former les jeunes universitaires mais surtout d’assumer un leadership fort, participatif et inclusif.
En Espagne et au Canada où il a résidé, il a travaillé, par exemple, à des projets structurants en faveur des migrants. Aujourd’hui, Kayamba est sollicité par des sociétés, des organismes et des particuliers qui le consultent régulièrement sur les opportunités d’investissements en RDC.
Le professeur Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba apprécie à sa juste valeur la sollicitation inédite de la population. C’est une offre politique qu’il ne balaye pas du revers de la main. « En effet, explique-t-il, le pays vit aujourd’hui une époque plus importante, celle de prise de conscience, avec un nouveau type de leadership tant politique qu’économique ». Pour cela, il faut une jeunesse consciente et déterminée, poursuit-il. Aujourd’hui, pense-t-il, les jeunes doivent éviter l’erreur de jouer un rôle d’observateur, de spectateur dans cette mutation. Le moment est donc venu que les jeunes loups fassent partie des acteurs de notre destin commun au lieu de rester bras croisés ».
Béni Kinkela