Le mensonge a tendance à prendre l’ascenseur, tandis que la vérité se contente des escaliers et finit par arriver, tel est ce que l’on retient d’un adage notoire qui tend à prendre forme dans le dossier mis à jour par l’honorable Sanguma Mossai, Président a.i du Bureau provisoire de la chambre haute du parlement sur le prétendu détournement des fonds au Sénat qui a soulevé des vagues. Après plusieurs alertes : « Fausse manœuvre au sénat : 8.092.000.000 franc congolais de fonds spéciaux seraient détournés par les honorables Pascal Kinduelo, Président du Bureau d’âge et Moïse Ekumbo questeur dudit Bureau.
La démarche du Président a.i du Sénat au près du Chef de l’Etat à travers sa correspondance lui adressée le 22 avril 2024 en vue d’obtenir le paiement de fonds spéciaux sollicité au Ministère du Budget pour faire face à plusieurs charges urgentes et impérieuses auxquelles le Sénat était confronté visait également des frais politiques comme moyens d’encadrement des sénateurs et autres agents en sa qualité de chef d’Institution ainsi que l’achat des véhicules pour faciliter le transport du personnel d’appoint qui se déplaçait à pieds.
Les personnels des cabinets de membres du Bureau du Sénat faisaient partie des préoccupations soulevées par le speaker Sanguma, tout comme les indemnités élastiques restés impayés tant pour les cadres de l’Administration que le personnel des cabinets des membres du Bureau.
Cette correspondance de l’honorable Sanguma Mossai, alors Président a.i du Bureau du Sénat au Chef de l’État, fait suite à l’audience que ce dernier lui avait accordée, essentiellement basée sur les problèmes qui se dressaient en obstacle au bon fonctionnement du Sénat. Ils nécessitaient des réponses urgentes. Touché par ces doléances, et en bon père de famille, le Chef de l’Etat avait ordonné que ces fonds soient débloqués.
Mais dans cette attente, le 17 mai 2024, il y a eu remise et reprise entre les honorables Sanguma et Kinduelo. Les fonds sollicités par Sanguma n’étaient pas encore décaissés. Mais après la prise de fonctions par le Bureau Kinduelo, seuls 750.000 USD avaient été décaissés, à titre d’émoluments des 7 membres du Bureau sortant du Sénat, Modeste Bahati y compris.
Tandis qu’il est resté le décaissement de 8 milliards FC au titre de fonds spéciaux d’intervention (FSI) réservés aux membres du Bureau du Sénat, en fonction au mois de mars et avril 2024. N’étant pas concerné pourtant par ces arriérés qui ont pour bénéficiaires, le Bureau et les sénateurs de la mandature qui s’est achevée. Pendant que ceux qui sont au Bureau d’âge n’étaient pas encore entrés en fonction, cet argent logé à la Rawbank semble subir une sorte de blocage de la part du Président du Bureau d’âge en connivence avec le questeur dudit Bureau au niveau de son décaissement. Lequel Bureau d’âge, aurait laissé entrevoir les signaux de vouloir gérer ces fonds pour de raisons non élucidées.
Comme quoi, le Questeur est la seule personne pouvant contribuer à apaiser la tension en éclaircissant à quoi auraient servi les 8 milliards FC dès lors que les objectifs pour lesquels ces fonds étaient décaissés restent inassouvis. Autant surprenant d’après certaines langues qui se délient au tour de cette affaire, ces deux membres du Bureau d’âge, seraient retenus comme candidats de l’Union sacrée au Bureau définitif. Ainsi, le mot détournement prend tout son sens dans ce dossier aux contours flous.
Quelques sénateurs et un membre du Bureau sortant qui se sont confiés à notre rédaction sous le sceau de l’anonymat se disent étonnés et revendiquent leur dotation, notamment les émoluments du mois de mai 2024, les frais de fonctionnement de mars, avril et mai 2024 pour les commissions permanentes, groupes politiques et provinciaux, les titres de voyage de la deuxième session ainsi que les jetons de présences aux travaux des commissions.
En outre, à la lumière de la disposition constitutionnelle qui stipule à son article 105 alinéa 2, je cite : […Le mandat de sénateur commence à la validation des pouvoirs par le Sénat et expire à l’installation du nouveau Sénat.], ceci insinue que le Bureau d’âge aurait détourné toute la dotation pour les émoluments du mois de mai 2024 de tous les sénateurs et des membres du Bureau sortant, alors que non seulement la remise et reprise avec le bureau sortant avait eu lieu le 17 mai 2024, mais aussi la validation des mandats des nouveaux sénateurs n’avait eu lieu que le 02 juin 2024, peut-on lire dans la correspondance de l’honorable Sanguma adressée à l’IGF.
Par conséquent, nommément concernés d’après le principe de l’administration de cette chambre, Pascal Kinduelo et le questeur Moïse Ekumbo n’ont qu’à s’attendre aux conclusions des enquêtes déclenchées par le Ministre de la Justice et Garde des sceaux ainsi qu’aux inspecteurs de l’IGF, bien au-delà que l’honorable Sanguma Mossai ait écrit à l’Inspecteur-chef de service Jules Alingete de s’intéresser à ce dossier pour tirer les choses au clair, n’est qu’une action de recours à encourager.
Edouard Tshiama Musasa de l’impactnews