RDC : En voulant paraître saint, Denis Kadima mord à son propre hameçon et verse de l’huile sur le feu de la contestation (Billet de la semaine)

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L’opinion publique congolaise a assisté ce samedi 6 janvier 2024 à la publication par la Centrale électorale des listes des candidats fraudeurs, vandales et auteurs des troubles ayant emaillé les scrutins combinés du 20 et 21 décembre dernier. Au total, quatre-vingt deux candidats ont été repris sur ces listes en attendant la fin des enquêtes en cours.

Par cette annulation de scrutin, Denis Kadima Kazadi a non seulement fait montre de rigueur mais a aussi d’intolérance vis-à-vis des personnes qui, par leur comportement, ont entaché le processus électoral encours au pays mais aussi ont eu recours aux moyens malhonnête pour se faire élire.

Si cet acte est salué par nombreux congolais qui l’ont appris, le percevant comme une machette destinée à rompre avec la chaîne du mal, il soulève également une série de questionnement de nature à mettre en mal l’ensemble du processus et jeter le discrédit sur tous les scrutins du 20 et 21 décembre 2024.

Les élus disqualifiés sont majoritairement de l’actuelle majorité au pouvoir, il est logique que s’il existait une tricherie de leur part, ils ne l’ont pas limitée à leur niveau. Ces présumés fraudeurs ont, dans les votes qu’ils ont pu effectuer, voté aussi pour l’un des candidats à la présidentielle. Si tel est le cas, est-ce que tous les bulletins qui ont porté les votes en faveur de ces candidats  »fraudeurs » ont tout simplement été annulés ? La CENI a-t-elle uniquement annulé les voix portées aux législatives provinciale et nationale, tout en laissant celles portées sur les mêmes bulletins à la Présidentielle ? Cette analyse était-elle globale (donc portant sur les résultats compilés) ou spécifique (bulletin par bulletin).

Ces questionnements sont quasiment suffisants pour enclencher une nouvelle vague de contestation des résultats de la Présidentielle de 2023 déjà rejetés par l’opposition.

Le président de la CENI, Denis Kadima KAZADI

Denis Kadima n’aurait-il pas mieux fait de laisser à la justice le travail d’invalidation ?

Voilà qui pousse à croire que cette série d’invalidation est simplement de l’huile versée aux feu de la contestation et offre un nouveau refrain à l’opposition qui a débuté la contestation avant la publication même des résultats provisoires de la présidentielle.

L’avenir nous en dira plus…

Elie TSHIMPANGA MUTOMBO

Lomamiinfos

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