Lomami : Quand la politique intègre l’administration, le parrainage favorise le mal et menace la cohabitation entre les tribus ( billet de la semaine)

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La politique devient de plus en plus, en RDC, une arme de destruction de l’administration publique.

Là encore n’est pas le problème, mais la goûte de trop c’est quand les politiques sont en première ligne des différents coups foirés, créant zizanie, paralysie voire méfiance mais sur une base des humeurs de quelqu’un, politique soit-il.

Sans vouloir prendre parti dans notre réflexion, la semaine dernière, l’opinion publique lomamienne a été surprise de la diffusion sur le réseau sociaux d’un appel vocal entre une autorité de l’EPST Lomami 2 et un élu national du coin. À la lumière de l’audio, le point de discorde serait la suspension d’un sous Proved par sa hiérarchie pour avoir exigé aux directeurs des écoles primaires, de ponctionner 10% sur les frais de fonctionnement afin de “corrompre une délégation de la cour de compte venue en mission d’audit”. Forfait sanctionné mais cela n’a nullement enchanté ce parlementaire que l’on présume être parrain du suspendu.

Au regard des faits tels que étalés par des sources dignes de foi, difficile d’établir les responsabilités de chaque partie dans cette affaire, parce que l’appel a été interrompu sur un ton élevé d’une part, chose que l’autre partie au téléphone n’a pas bien digéré avant de coupé la conversation.

Ne faut-il pas suspendre ?

La suspension reste une mesure préventive et provisoire dans toute administration, ouvrant la voie à des enquêtes pour établir les faits ainsi que les responsabilités et sanctionner s’il le faut. Si dans l’audio écouté par tous, nous pouvons entendre l’autre partie préciser que c’est pour juste un temps avant d’établir les responsabilités sur cette accusation grave de “corruption”, où serait le mal?

En cas de suspension, la hiérarchie nomme un intérimaire pour expédier les affaires courantes en attendant que la lumière soit faite et le suspendu soit rétabli dans ses fonctions ou révoqué.
Mais,  »est ce qu’il fallait placer votre conseiller comme intérimaire ? Dans cette sous division n’y avait-il pas d’autres personnes qui puissent assumer ces fonctions en attendant ou il y avait un agenda caché derrière cette nomination ? » Toutes ces questions posées par l’élu attirent bien aussi l’attention.

A notre avis, dans cette décision, il fallait faire preuve d’intelligence et sagesse, la quiétude étant aussi dictée par cette situation sociopolitique.

Les conséquences

Il est évident que chaque décision ou acte que nous posons, sera suivie des retombés qui soient positives ou négatives. La décision de la hiérarchie de l’EPST a suscité la guerre des appartenances ethinico-tribales bien que pour les autres cette décision est salvatrice. Mais de l’autre bout du téléphone, rappeler que la tribu Songye n’est pas en bon terme dans l’administration avec la tribu Kanyok. Est-ce encore enfoncer le clou de cette situation qui risque déjà trop dans la cohabitation de deux peuples alors qu’ils sont condamnés à vivre ensemble. Point n’est besoin de rappeler ici que la classe moyenne de cette population que les élus pensent servir compte sur eux pour aplanir ses divergences qui existent, certes mais, qu’ils risquent malheureusement d’entretenir, si pas arroser, par des prises de position radicales.

La société civile et population Songye auraient-elles raison d’exiger les excuses du député ?

Chaque jour qui passe, au moins une émission est animée sur les stations des radios de Kabinda pour dénoncer les propos “separatistes et haineux” et exiger de leur auteur de présenter des excuses sur la place publique. Oui, au regard de l’allure que prend cette situation et pour préserver la paix et la cohésion entre les peuples Songye et Kanyok. Il est évident que l’un et l’autre concernés dans cet audio, devenu viral, puisse présenter son méa culpa et au plaisir éclairer les zones d’ombres de cette affaire au lieu de soudoyer les médias pour faire sa communication ou se blanchir et s’accuser les uns les autres.

La plus grande question qui nous vient aussi en tête pendant ce temps est : “Faut-il encore croire en l’expression des institutions fortes et non les hommes forts ?”

Rédaction

Lomamiinfos

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