Société : Demande en mariage à genoux, et si on restait debout pour s’aimer ? Réflexion sur une tradition à genoux

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La demande en mariage à genoux reste l’un des gestes les plus emblématiques du romantisme moderne. Pourtant, sous son apparente tendresse, se cache une tradition ancienne, imprégnée de symboles de soumission et de hiérarchie. À l’heure où les sociétés plaident pour l’égalité et la réciprocité dans les relations, ce rituel mérite d’être interrogé.

Une tradition patriarcale aux racines féodales

Historiquement, le fait de s’agenouiller n’a rien d’innocent. C’était le geste par excellence de la soumission : face aux rois, aux seigneurs ou aux divinités. Transposé à la sphère amoureuse, il place l’homme en position d’infériorité apparente, comme s’il devait mériter l’amour ou la validation de sa partenaire. Un renversement paradoxal dans une société longtemps dominée par des normes patriarcales — mais qui, au fond, continue de reproduire des schémas de pouvoir déguisés.

L’amour comme spectacle

Aujourd’hui, les demandes en mariage se font souvent en public, parfois filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Ce qui devrait être un moment intime devient une mise en scène millimétrée, où la spontanéité cède la place à la performance. L’enjeu n’est plus seulement l’amour, mais aussi le regard des autres — une course à l’originalité qui transforme l’engagement en événement viral.

Une pression subtile sur la réponse

Contrairement à ce que l’image pourrait laisser croire, ce n’est pas toujours l’homme qui est en position délicate. La femme, en étant interpellée publiquement, peut ressentir une pression implicite à accepter, pour ne pas briser l’élan romantique ou humilier son partenaire. Ce contexte déséquilibré fragilise la liberté de consentement, pourtant essentielle à tout engagement sincère.

Repenser le rituel : debout, ensemble

Faut-il pour autant abolir tout symbolisme ? Non. Mais pourquoi ne pas imaginer une proposition où les deux partenaires se tiennent debout, face à face, sur un pied d’égalité ? Cela traduirait un engagement mutuel, réfléchi, libéré des postures héritées d’un autre temps. Une façon de redéfinir l’amour non comme un acte de soumission, mais comme une construction commune.

En définitive, la demande en mariage à genoux interroge moins l’amour que la manière dont nous continuons, parfois inconsciemment, à rejouer des scénarios qui ne nous ressemblent plus. Et si la modernité, c’était tout simplement de s’aimer… sans se mettre à genoux ?

Elie Tshimpanga

Lomamiinfos

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