Coup de théâtre dans le sulfureux dossier de 39 millions de dollars destinés à la construction de la prison centrale de Kisangani.
La Première Ministre de la République démocratique du Congo, par la voix de son Directeur de Cabinet, a ordonné au ministre de la Justice, Constant Mutamba, de suspendre immédiatement toute procédure d’attribution du marché à l’entreprise Zion Construction.
La Cheffe du Gouvernement exige désormais des explications solides de la part du ministre Mutamba, notamment sur :
Les références vérifiables de Zion Construction en matière de projets similaires ;
Le choix contestable du gré à gré au lieu d’une procédure transparente en liste restreinte ;
Le bordereau de prix, ainsi que les garanties de qualité et les délais de réalisation.
Ce projet, censé incarner la volonté de moderniser le système carcéral congolais, est désormais sous les projecteurs de la suspicion. Et pour cause : 19 millions de dollars ont déjà été virés dans les comptes de Zion Construction à la Rawbank, une somme aujourd’hui gelée grâce à l’intervention de la CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers).
Les premières investigations pointent vers une entreprise dont les capacités techniques restent à prouver. Zion Construction, jusque-là inconnue du grand public, se retrouve au cœur d’un des scandales financiers les plus retentissants du début de ce mandat.
Le peuple congolais, trop longtemps trahi par des élites prédatrices, exige des réponses et des sanctions. Le temps des deals opaques est révolu. Place à la reddition de comptes, à la justice et à la souveraineté du peuple sur ses ressources.
Sylvain Fizé Mukadi