La condamnation de l’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo à dix ans de travaux forcés continue de faire réagir. Accusé de détournement de plus de 200 millions de dollars américains dans le cadre du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo, Matata Ponyo a été reconnu coupable par la Cour constitutionnelle, une décision que ses avocats qualifient de profondément injuste.
« C’est une décision inique, déconnectée de la vérité du procès », a déclaré Maître Laurent Onyemba, l’un des conseils de l’ex-chef du gouvernement, dans une déclaration à la presse. Il dénonce une fabrication de chiffres et de faits qui, selon lui, ne reposent sur aucune base juridique solide. « Il s’agit d’un procès politique, comme l’a dit mon client », a-t-il ajouté.
Selon Maître Onyemba, le procès s’est déroulé en violation flagrante des principes d’un procès équitable. « Mon client, Matata Ponyo, n’a pas été jugé selon les règles de l’art. Tous les principes d’un procès équitable ont été violés », insiste-t-il.
Cette condamnation relance le débat sur l’indépendance de la justice en République démocratique du Congo et sur l’éventuelle instrumentalisation de certaines procédures judiciaires à des fins politiques.
Matata Ponyo, qui rejette en bloc les accusations, a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel.
Serge KABULU