C’est une décision aux allures de séisme politique. Le gouvernement congolais a annoncé, ce vendredi, la suspension immédiate des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), le parti de l’ancien président Joseph Kabila.
Dans un communiqué tranchant, le ministère de l’Intérieur accuse l’ex-chef de l’État d’ambiguïté volontaire face à l’agression étrangère, pointant du doigt son silence face à l’occupation d’une partie du territoire par l’armée rwandaise et les rebelles du M23/AFC. Le retour controversé de Joseph Kabila par Goma, ville actuellement sous contrôle des forces hostiles, alimente davantage la polémique.
“Un comportement inacceptable”, estime le ministère, qui évoque un manquement grave à l’obligation de loyauté envers la nation.
En se basant sur les articles 29, 30 et 31b de la loi n° 04/002 du 15 mars 2004, les autorités ont décidé de frapper fort : le PPRD est interdit d’activités sur toute l’étendue du territoire national. Mais ce n’est pas tout : le ministère annonce également une saisine du Parquet près la Cour constitutionnelle, une démarche qui pourrait ouvrir la voie à des poursuites judiciaires.
Cette décision marque un tournant dans le climat politique congolais, déjà sous haute tension.
Elie Tshimpanga