Mwene-Ditu : La réglementation des inhumations fait débat

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La décision du Maire de Mwene-Ditu de réglementer les inhumations dans les cimetières de la ville a provoqué des réactions partagées. Désormais, pour enterrer un proche, il faudra obtenir un permis d’inhumation et un acte de décès, et les enterrements ne pourront se faire que de 7h à 17h. Cette mesure, qui entrera en vigueur dans un mois environ, a des implications importantes pour les habitants de la ville ferroviaire.

Un équilibre difficile à trouver

Maître Humberto Bukasa, coordonnateur adjoint de la Nouvelle Société Civile Congolaise, exprime un sentiment mitigé face à cette décision. Si la mesure peut améliorer la gestion des cimetières et permettre une meilleure organisation des registres d’état civil, il estime que le timing n’est pas le meilleur. « La situation économique est déjà difficile, et la guerre fait rage dans certaines régions du Kasaï. Le moment choisi pour mettre en œuvre cette mesure n’est pas idéal », explique-t-il.

Me Huberto Bukasa

Le coût des inhumations : une charge supplémentaire ?

La taxe de 10 000 FC pour le permis d’inhumation soulève aussi des inquiétudes. Bien que ce montant soit inférieur à celui d’autres villes, Maître Bukasa rappelle que de nombreuses familles à Mwene-Ditu vivent dans la précarité, ce qui rend cette nouvelle dépense difficile à supporter. « Les habitants sont déjà confrontés à des difficultés énormes. Imposer une taxe supplémentaire lors d’un deuil pourrait alourdir leur fardeau », ajoute-t-il.

Une solution plus progressive ?

Pour Maître Bukasa, une solution pourrait être d’attendre un peu avant de mettre en place cette mesure. Il propose un moratoire de deux à trois ans pour permettre à la situation économique de s’améliorer. Il suggère également de commencer par créer un cimetière moderne, bien géré, avant d’étendre la mesure à tous les cimetières.

Un appel au dialogue avec le Maire

La Nouvelle Société Civile Congolaise prévoit de rencontrer le Maire pour discuter de la situation. « Nous voulons expliquer notre position et trouver ensemble des solutions qui tiennent compte des réalités locales », conclut Maître Bukasa.

En résumé, bien que la nouvelle réglementation sur les inhumations ait pour but d’améliorer l’organisation de la ville, elle pourrait alourdir les charges des familles déjà fragilisées. Un dialogue avec les autorités semble essentiel pour ajuster cette mesure.

Elie Tshimpanga et Sylvain Fizé Mukadi

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