Nouveau rebondissement dans la tourmente politico-financière qui secoue la province du Kasaï-Oriental. Alors que le gouverneur Jean Paul Mbwebwa Kapo et les membres du bureau de l’Assemblée Provinciale sont convoqués à Kinshasa, une grave accusation vient jeter un nouvel éclairage sur le présumé scandale en cours.
Les fonds générés par les péages routiers ne seraient plus déposés en banque, mais conservés dans la résidence même du gouverneur.
Cette révélation explosive émane du député provincial Christian Ngandu, président de la commission parlementaire chargée d’enquêter sur l’utilisation présumée suspecte de trois millions de dollars affectés aux projets à impact visible dans la province. Lors d’une sortie médiatique virulente, il accuse le chef de l’exécutif provincial d’avoir mis en place un circuit parallèle de gestion financière en dehors de tout contrôle institutionnel, depuis la suspension du partenariat avec le FONER (Fonds National d’Entretien Routier).
« Cet argent, censé contribuer à l’entretien des routes provinciales, est aujourd’hui logé dans la résidence du gouverneur », déclare M. Ngandu, évoquant une situation qui viole gravement les principes de transparence et de bonne gouvernance.
La tension est montée d’un cran depuis que des captures d’écran d’échanges compromettants circulent sur les réseaux sociaux, tentant d’impliquer Ngandu lui-même dans un scandale de corruption avec l’ancien gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji.
Qualifiant ces captures de « montages enfantins », il pointe du doigt Muya Mukendi Willy, président de l’Assemblée provinciale, comme instigateur de cette campagne de déstabilisation.
Dans ce climat explosif, des voix s’élèvent pour demander l’ouverture d’une enquête indépendante sur la gestion des fonds publics et des péages, pendant que la population, elle, attend des réponses concrètes.
Un meeting populaire est annoncé par Ngandu qui promet d’y dévoiler des preuves supplémentaires sur ce qu’il appelle « la gestion opaque de la province ».
La province du Kasaï-Oriental semble plus que jamais plongée dans une crise de gouvernance, où scandales, accusations et règlements de comptes menacent l’équilibre politique et social.
Rédaction