La tension politique monte d’un cran au Kasaï Oriental. Ce mardi, l’Assemblée provinciale a confirmé la mise en accusation du Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo et validé les poursuites judiciaires à son encontre. Cette décision fait suite aux soupçons de détournement de trois millions de dollars américains pesant sur lui et certains de ses collaborateurs.
Sur les 16 députés présents à la plénière, 15 ont voté favorablement, tandis qu’un seul bulletin nul a été enregistré. Ce vote marque l’adoption officielle de deux résolutions : l’une portant sur la mise en accusation du Gouverneur, l’autre autorisant les poursuites judiciaires.
La plénière du jour s’est penchée sur trois points clés :
- L’examen et l’adoption du procès-verbal n°03/AP/K.O/SO/M/025 relatif à la séance du 10 mai 2025, lors de laquelle la mise en accusation initiale avait été décidée.
- Le vote de la résolution portant mise en accusation du Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo et consorts.
- Le vote de la résolution autorisant les poursuites judiciaires contre ces derniers.
Avec l’adoption de ces textes, le dossier est désormais consolidé juridiquement. Il sera transmis dans les prochains jours à la Cour de cassation à Kinshasa et au ministère de l’Intérieur pour suite judiciaire.
Le Gouverneur sommé de démissionner
Selon la procédure en vigueur, une fois la notification officielle remise, attendue dans les heures qui viennent, le Gouverneur disposera d’un délai de 48 heures pour présenter sa démission. Passé ce délai, d’autres mécanismes peuvent être enclenchés, notamment la suspension ou la révocation.
Pour les élus provinciaux, ce processus marque un engagement fort en faveur de la lutte contre la corruption. Ils affirment agir « au nom de la transparence, de la justice et de l’intérêt supérieur de la province ».
Une affaire aux ramifications politiques ?
Mais cette affaire ne laisse pas indifférent. Alors que certains y voient une avancée démocratique, d’autres soupçonnent des motivations politiques en toile de fond, surtout en cette période où les enjeux institutionnels se crispent dans plusieurs provinces du pays.
Reste désormais à voir si la justice suivra son cours sans interférence, et si les responsabilités seront établies dans le respect des droits de chacun.
Elie TSHIMPANGA